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REGISTRES DU BUREAU
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lesd, rentes; pour, ce faict, estre par vous coctizez et taxez à telle somme de deniers que vous verrez et congnoistrez que chascun d'eulx pourra aisément porter, selon leur puissance et faculté, en leur cons­tituant lesd, rentes aud. denier douze.
"Et à fournir et payer lesd, sommes à quoy ilz auront esté chascun d'eulx par vous cottizez, voul­lons estre contrainctz par garnisons W, qui seront par vous envoyées en leurs maisons, jusques à tel nombre d'archers, arbalestriers et hacquebutiers de nostredicte Ville qui sera par vous advisé, comme il a esté cy devant faict et executé en autres cas semblables, et par autres voyes requises et acous-tumées pour noz propres deniers et affaires, non­obstant oppositions ou appellations quelzconques; pour lesquelles ne voullons estre différé. La con­gnoissance desquelles avons interdicte et deffendue à tous noz juges, et icelle avons retenue à nous et à nostre personne. Et ausquelz archers, arbales-
triers et hacquebutiers avons ordonné, à chascun d'eulx, pour leur sallaire et nourriture quinze solz tournois par jour, pendant le temps qu'ilz séjour­neront èsd. garnisons, que nous voullons et enten­dons leur estre payez par ceulx qui auront souffert et enduré la garnison, avant que desplacer et sortir de leursdictes maisons.
"De ce faire vous avons donné et donnons povoir, auctorité, commission et mandement special, par cesd, presentes, mandons et commandons à tous noz justiciers, officiers et subgectz que à vous en ce faisant soit obey. Car tel est nostre plaisir.
"Donné à Fontainebleaue, le xxix° jour de Jan­vier, l'an de grace mil cinq cens cinquante et ung, et de nostre regne le cinquiesme. »
Signé : " Par le Roy en son Conseil, de Laubes­pine ''2>."
Et sellé du grand sel, sur simple queue, de cire jaulne.
CCCVIII [CCLVII]. ■— Pour aller au devant de monseigneur le Daulphin.
2 mars i552. (Fol. 271.)
Du mercredi, 11e jour de Mars mil vc li.
Aujourd'uy est venu par devers monsr le Prevost des Marchans ung gentilhomme qui s'est dit estre envoyé de par monsr d'Urfé <3', Gouverneur de mon­seigneur le Daulphin, et a dit que sond, maistre luy avoit donné charge de venir advertir la Ville que led. seigneur s'en venoit à Paris et qu'il arrivera demain sur les trois heures après mydi, et qu'il estoit sans garde, et que par les villes par où il a passé, on est allé au davant de luy, et que lad. Ville devoit faire le semblable.
Lequel sr Prevost des Marchans luy a faict res­ponce qu'il estoit bien tart pour assembler le Con­seil, et que neantmoings il alloit à la Ville pour y adviser. Et luy arrivé au Bureau de lad. Ville, au-
roit trouvé mess™ les Eschevins avec aucuns Con­seillers et Quarteniers, ausquelz il auroit recité le contenu cy dessus, el leur en auroit demandé leur avis.
Et auroient tous conclud et advisé qu'on devoit envoyer mandemens aux Conseillers, Quarteniers et deux notables bourgeois de chascun quartier, avec vingt cinq hommes de chascune bande d'archers, arbalestriers et hacquebutiers, pour eulx trouver, à une heure de relevée, en l'Ostel de lad. Ville, à cheval, pour acompaigner mesd. s", qui seroient vestuz de leurs robbes my parties, et aller au de­vant de mond, seigneur le Daulphin jusques hors les faulxbourgs de Nostre Dame des Champs, par où il doibt venir en lad. Ville.
(i) En marge du Registre, à cet endroit, on lit : «Rentes constituées par garnisons n, d'une écriture du xvu* siècle.
(s> L'original de ces lettres patentes est conservé aux Archives nationales, K 9 58, n° 3. Sous Ia cote 6 du même carton, se trouvent d'autres lettres de méme teneur, datées du 1- novembre i55a.                                                                   '
<3) Claude d'Urfé, seigneur de Reauvoir-sur-Arnon, d'Entragues, baron de Châteauneuf, fils de Pierre d'Urfé, Grand Ecuyer de France, et d'Antoinette de Beauvau, naquit en i5o2. Il fut gouverneur et bailli de Forez, écuyer d'écurie du Roi, gouverneur du Dauphin, depuis François II, surintendant de la maison de ce prince, capitaine de cent lances de sa compagnie, ambassadeur à Rome et au concile de Trente, le io mai 1546. Son testament est daté de Compiègne, le 28 août 1558.